mardi 22 février 2011

Honte à l’occident

Le colonel Kadhafi est sur le départ et son régime sur le point de tomber grâce à la volonté du peuple libyen de se débarrasser de ce tyran. Un peuple ayant subi au bas mot, par sa présente révolte, quelques centaines de victimes et un régime ayant trempé dans des affaires que la décence des valeurs universelles n’aurait du supporter aussi longtemps. Un pouvoir s’installant par la force en 1969 et se servant de la terreur, de l’assassinat et du chantage comme moyens politiques légitimes.

Il faut se souvenir de quelques exemples connus pour comprendre l’aversion qu’inspire cette dictature au simple quidam et qui pourtant a tenu, par l’inaction des puissances occidentales, quarante deux années. Un pouvoir qui bien que signataire du Traité de Non prolifération a manœuvré discrètement pour maitriser le nucléaire et détenir des armes de destructions massives. Ce qui aurait rendu ce pays incontournable et la terreur, à l’encontre de l’occident mais pas seulement, monnaie courante.

En ce qui concerne l’assassinat, l’exemple qui vient de suite à l’esprit est l’explosion en 1988, du Boeing de la Pan-Am au dessus de la ville de Lockerbie en Ecosse et ayant entrainé le décès de deux cent soixante-dix individus. Un attentat dont l’auteur Ali al-Megrahi fut libéré en 2009 des geôles anglaises car « gravement malade et au seuil de la mort» selon les dires des ‘’experts’’, accueilli triomphalement par le «guide suprême libyen» et qui est, évidemment, toujours en vie.

Dans le domaine du chantage il faut se rappeler l’arrestation arbitraire en 1999de cinq infirmières bulgares et d’un médecin ‘’palestinien’’ de même nationalité, puis de leur condamnation à la peine de mort pour «dissémination délibérée du virus du SIDA» à quatre cent vingt-six enfants de l'hôpital où ils travaillaient comme coopérants. Des enfants contaminés bien avant que les accusés n’exercent leurs professions dans cet hôpital et d’autres n’ayant jamais été soignés au sein de leurs services hospitaliers. Des otages ayant été libérés au final en 2007 contre l’effacement de la dette libyenne à la Bulgarie et d’une indemnisation financière aux familles des enfants malades.

De nombreux autres exemples peuvent être cités comme démonstration à l’appui de la culpabilité connue de ce régime. Une administration que des diplomates libyens, se découvrant être des «résistants » de la dernière heure, accusent aujourd’hui de commettre des «crimes contre l’humanité» et en appellent à la communauté internationale. Des ‘’résistants’’ qui se mettent d’autant plus en avant que leur absence avait été totale pendant les quarante deux dernières années.

Un période où l’on vit Mouammar Al-Kadhafi commettre presque sans restrictions ses abus, être reçu -pétrole et pétrodollars obligent- avec tous les honneurs par la France ou l’Italie, sa tente de bédouin plantée au cœur des capitales européennes, ou encore la Jamahiriya arabe élue à la présidence du Conseil des droits de l’homme par cent cinquante cinq voix de l’Assemblée générale de l’Onu. Largement plus que la majorité absolue de quatre vingt dix-sept nécessaire pour être élu.

Aujourd’hui, toutes les démocraties feignent de découvrir l’infamie de ce régime sautant aux yeux pourtant depuis fort longtemps. Des démocraties garantes de la défense des valeurs universelles, siégeant au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l’homme et n’ayant jamais tenté de le défaire réellement par les condamnations et sanctions qui s’imposaient. Confirmant, ainsi, la marche d’un monde où l’intérêt mercantile prévaut jusqu’à condamner sans répit une véritable démocratie. A savoir l’état juif, véritable bouc émissaire de son mal vivre.

Un Occident refusant alors le combat pour ses valeurs et découvrant aujourd’hui le risque de voir la Libye tomber entre les mains de l’Islam radical, autre monstre politique laissé libre de se répandre depuis 1979 à partir de l’Iran. Pays où le peuple attend en vain l’appui international pour recouvrer sa liberté.

Une inquiétude et une inaction qui en disent long quant à l’avenir incertain de l’occident et de sa lâcheté.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, honte a l'Occident vous pouvez le dire et l'écrire car "exit" le devoir d'ingérence humanitaire.
Ceci n'est rien d'autre que le résultat de l'attitude de nos politiques qui ne pensent qu'a une seule chose: être réélu, donc une vision des choses a courte portée.
Dans la voie du samouraï il est commandé de: voire avec son esprit ce que les choses ne peuvent voire.

geneghis a dit…

Tout à fait d'accord. D'autant que ce soir, un "militaire" a avoué que cet attentat, Lockerbee, a été mandaté par le Guide suprême de la révolution.
Et l'Allemagne a pris ce soir, des sanctions sévères vis-à-vis de ce mécréant.
Quant aux Genevois, mes compatriotes d'à côté, ils n'auront pas à se raser pour aller au procès. Il faut dire que nous sommes assez en froid avec la famille Kadhafi depuis 2009 ;-)

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Khadafi a fait aussi la fortune des marchands d’armes et la ruine de son pays. L’impressionnant arsenal militaire dont il s’est doté dès son arrivée au pouvoir en 1970 par des achats massifs d’armes à la France – dont le contrat du siècle portant sur la livraison de 75 avions de combat Mirage – sera carbonisé en 18 mois par son propre fournisseur français par suite de retentissants revers au Tchad, en 1985 et 1986.

Les services de renseignements est-allemands déjoueront de nombreuses tentatives de coup d’État fomentés contre lui.

Les aviateurs nord-coréens et syriens assureront une protection permanente de son espace aérien.

Kadhafi livrera aux Américains la totalité de son programme nucléaire à l’administration néo-conservatrice du président George Bush Jr, dévoilant du même coup tout un pan de la coopération des pays arabes et musulmans (Pakistan, Iran, Syrie) dans le domaine de la technologie nucléaire.

Luxe de raffinement, pour réprimer la tentative de coup de force qui était dirigée contre sa résidence, la caserne militaire de Bab Al-Azizyah, le 8 mai 1984, le Colonel Kadhafi s’est fait délivrer un permis de meurtre légal par les "Congrès populaires de bas", l’instance suprême du pouvoir dans ce pays régi par le "gouvernement des masses" (Jamahiryah), littéralement une "populocratie".

Ce bilan ne tient pas compte de la répression interne, ni des déplacements de population, près de 200.000 égyptiens refoulés après le voyage du Président Anoir el Sadate en Israël, en 1978, et près d’un million d’africains renvoyés dans leur foyer en raison du manque d’adhésion des pays africains à sa politique
"révolutionnaire".

Comme dit justement Anonyme : exit le devoir d'ingérence. Ah si Kouchner était au Quai :)