vendredi 25 novembre 2005

Le poids d’un passé

Article paru dans l'hebdomadaire francophone et israélien L'Enjeu du 25 novembre 2005

Katerine Himmler, petite nièce d’Heinrich Himmler -bras droit d’Adolphe Hitler et numéro deux du parti nazi-, est mariée à un Juif Israélien. De cette union est né un fils, âgé aujourd’hui de six ans, âge où les questions fusent. Katerine craint l’instant où, il faudra lui expliquer pourquoi la moitié allemande de sa famille a voulu effacer de la surface de la terre l'autre moitié juive.

A l’occasion du soixantième anniversaire du procès de Nuremberg, mais surtout soucieuse des futures interrogations de son fils sur les actes horribles de son arrière grand-oncle Heinrich Himmler, Katerine Himmler a publié en Allemagne un livre d’histoire familiale intitulé « Les frères Himmler ». Un livre faisant le joint entre les descriptions d’Heinrich le désignant comme un homme aimé et respecté par ses proches et son rôle de chef d’orchestre de « la solution finale ». Un manuscrit détaillé qui n’omet pas de décrire l’attitude de ses frères Ernest (grand-père de Katerine) et Gebhard, complices silencieux, profiteurs du système et dénonciateurs de ‘’non aryens’’, qu’elle souhaite faire connaître, le moment venu, à son enfant afin de l’aider à mieux saisir les contours du passé réel et néfaste de ses ascendants.

Un passé pesant dont elle prit conscience à l’âge de onze ans, après avoir visionné le film Shoa de Claude Lanzmann dans lequel le nom d'Himmler revient à maintes reprises. Un passé douloureux qui l’accabla lorsqu’elle décida d’épouser, par amour, un Juif. Un Israélien, fils de rescapés du ghetto de Varsovie ( entièrement détruit et brûlé par des soldats obéissant aux ordres de son grand-oncle ), ayant survécu à l’aide de faux papiers les désignant comme citoyens polonais aryens. Une survie qui leur permit de voir Heinrich Himmler, une fois prisonnier des américains, opter pour le suicide à l’aide d’une capsule de cyanure, plutôt qu’un procès équitablement rendu.

C’est de cette union insolite que naquit cet enfant désiré, mais également cause d’angoisse pour sa mère du fait de sa part de judaïté, tant honnie et meurtrie par ses aïeux. Une angoisse légitime et conçue aisément, dès lors qu’est imaginé le désir normal et prévisible de cet enfant de connaître la fin tragique des membres juifs de la famille paternelle restés, depuis la deuxième guerre mondiale sans sépultures, pour avoir été incinéré dans des fours crématoires après avoir subi les spasmes terribles de l’asphyxie par le gaz. Une anxiété accrue, entre autre, après la lecture de l’interview accordée au quotidien anglais The SUN par le fils du dignitaire nazi Martin Bormann. Entretien affirmant que le grenier privé d’Heinrich Himmler était un « (…) musée témoin de la barbarie du troisième Reich ». « S’y trouvait une chaise dont les pieds étaient composés d’ossements humains ; un parasol fait de peau humaine ; et un exemplaire du programme nazi « Mein Kampf » recouvert de peau humaine ».

‘’Collection’’ qu’il fut invité à découvrir à l’âge de quatorze ans et qui lui font conclure cet interview en assurant qu’« Il est très important de continuer d’en parler, de se souvenir de ce qui se passa, et d’enseigner aux enfants pour que cela ne se reproduise pas une seconde fois ». Témoignage d’un homme, filleul d’Hitler, devenu, depuis cette période, un prédicateur chrétien refusant toutes mansuétude et compréhension envers les actes abominables commis par son propre père. Une posture qui lui valut d’être désigné comme ‘’traître’’ par les nazis survivants, mais qui lui permit, également, de combattre les fantômes qui le hantent encore de nos jours.

S’il est bien sûr inconcevable de faire supporter aux descendants les fautes de leurs parents proches ou éloignés, il n’est pas moins sûr que cet enfant, issu d’un couple mixte israélo-allemand au passif historique si chargé, sera passablement choqué lorsqu’il découvrira la résolution, sans faille, de la partie ‘’aryenne’’ de sa famille à vouloir solutionner le ‘’problème juif’’ de l’autre composante familiale.

Traumatisme accru d’autant, lorsqu’il constatera que certains ‘’fous d’Allah’’, véritables héritiers spirituels de ses propres ancêtres, ambitionnent -de nos jours- de s’occuper de son présent en rayant de la carte du monde le pays de son père, peuplé (simple coïncidence ?) de près de six millions de Juifs.

dimanche 20 novembre 2005

Le pouvoir néfaste des médias

Patrick Saint Paul, journaliste du Figaro connu pour ses prises de positions partisanes, vient de commettre, dans le quotidien qui l’emploie comme envoyé spécial en Israël, un nouvel article qui ne peut laisser indifférent ceux qui défendent les valeurs des Droits de l’Homme et qui se refusent à perdre leur bon sens.

Ce n’est pas tant le texte de son papier intitulé « Israël : Sharon et Peretz vont aux urnes » qui pose problème, mais sa conclusion qui certifie qu’« (…) il est improbable qu'une véritable percée ( pour la paix nda ) aura lieu si Sharon est réélu à la tête du Likoud ». Allégation assurée sur le ton de ‘’l’expert’’ connaissant les méandres du conflit, mais pourtant pris à maintes reprises en flagrant délit de ‘’politiquement correct’’, et donc de propagande.

Posture qui lui interdit d’être incontestable par de nombreux lecteurs particulièrement attentifs aux faits du conflit israélo-arabo-musulman. Notamment celui de la forte opposition à Ariel Sharon, dans sa décision d’évacuation unilatérale de la bande Gaza, terre aride rendue fertile par le labeur de milliers d’Israéliens. Opposition ferme provenant essentiellement du Likoud, manifestant son rejet catégorique de toute prise de risques sécuritaires, mais aussi son refus d’abandonner -sans contrepartie-cette terre, monnaie d’échange dans l’hypothèse d’une véritable négociation de Paix. Opposition décriée, faut il se le rappeler, par ces mêmes ‘’experts’’ qui n’hésitèrent pas à prédire une prochaine « guerre des Juifs ». Qui n’eut pas lieu, à leur grand dépit.

Bref ! Des lecteurs appréciant et saluant, à leurs justes valeurs, les risques endossés par le Premier ministre israélien dans l’unique objectif de la relance de la « carte routière », mais aussi saisissant le diktat du politiquement correct, propagé par ce monde médiatique si souvent oublieux de la critique quant à l’absence de l’Autorité palestinienne dans la recherche de cette paix si désirée. Un diktat qui permet d’affirmer, haut et fort, tout le pouvoir maintenu entre les mains de ces ‘’experts’’, et donc le danger qu’ils représentent.

Avis, aujourd’hui, partagé publiquement par un de leur confrère -connu du monde télévisuel par son émission du dimanche « Arrêt sur image »- assurant en conclusion d’un rebond paru dans le quotidien Libération « (..) qu’ils sont le pouvoir ». Accusation, de Daniel Schneidermann, étayée -dans sa chronique hebdomadaire intitulée « Ce que révèlent les émeutes »- par des faits précis des rédactions de France Télévision, notamment celle de France 2 dirigée par Arlette Chabot. Des actes indignes d’une rédaction honnête vis à vis de ses téléspectateurs et défendant son indépendance informationnelle. Des actes tels la diffusion d’images de policiers en train de frapper un homme à terre uniquement après les avoir montré au ministère de l’Intérieur. Ou encore la censure de ces mêmes images de son site Internet…

Des choix qu’un média aux ordres d’une république bananière n’aurait pas désavoué. Des préférences qui remettent, au goût du jour, l’accusation de diffusion d’une mise en scène ayant entraîné et accentué la mise au ban de l’Etat d’Israël. Un faux célébré dans de nombreuses capitales de dictatures arabo-musulmanes, ayant comme objectif l’éradication définitive de cet état. Un mensonge, devenu étatique par l’impossibilité de rétablir LA vérité. A savoir, qu’il n’existe aucune preuve filmée de ‘’l’assassinat’’ de Mohamed Al-Dura, ni de son agonie pourtant assurée par l’envoyée permanent de France 2, à Jérusalem, Charles Enderlin.

Dysfonctionnements intolérables se passant en France, pays qui se veut phare pour le reste de la planète, et qui devraient inquiéter tout démocrate soucieux que ce quatrième pouvoir ne reste pas sans contrôle.

Les défenseurs de l’Etat d’Israël ont été parmi les premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il est à souhaiter qu’ils soient rejoins, très rapidement, par le plus grand nombre.

lundi 7 novembre 2005

Quelques réflexions à propos de l’Islam de France

Dalil Boubakeur, président du CFCM -le Conseil français du culte musulman- et recteur de la mosquée de Paris, a été invité à Matignon, par le Premier Ministre Français Dominique de Villepin, pour converser sur les évènements qui‘’enflamment’’ les banlieues françaises et mettent les autorités françaises, d’habitude donneuses de leçons, en grande difficulté.

Invitation en solo qui soulignera, avec force, l’absence de tout autre dignitaire de religion différente, et ainsi révèlera la reconnaissance implicite du gouvernement quant à la religion des émeutiers qui mettent la France à mal et ne rêvent que guerre de civilisation sous couvert de revendications, par ailleurs, légitimes. Aveu qui écarte, de ce fait, toutes les distorsions médiatiques françaises permettant à la ‘’pensée chiraquienne’’ de camoufler l’origine du danger, à savoir l’interprétation guerrière de l’Islam.

Une invitation, donc, qui permit à Dalil Boubakeur, au sortir de Matignon, de réclamer -sans fausse honte- attendre « de toutes les autorités, de M. Nicolas Sarkozy, de M. le Premier ministre et d'autres hautes personnalités de ce pays, (…) des paroles de paix ». « Nous pensons que ces paroles apaisantes sont tout à fait nécessaires actuellement », car selon lui, les ‘’jeunes’’ ressentent « une espèce de mal de vivre, de mal être » qui ne saurait toutefois « en aucune manière expliquer les destructions qui s'opèrent et les dégâts qu'ils produisent actuellement ».

Déclarations qui souligneront, avec force là encore, l’absence d’excuses du représentant de l’Islam de France -en nom et place des casseurs, ouailles de sa paroisse- envers, entre autre, les propriétaires de véhicules incendiés -souvent en fin de parcours et donc très mal remboursés-, ou encore envers les employés des entreprises carbonisées mis, de fait, au chômage technique. Pertes financières pour des gens modestes qui ne pourront qu’envenimer un peu plus les relations interconfessionnelles dans ce pays.

On restera, par ailleurs, interloqué par l’exigence de « paroles de paix », alors que le Recteur de la mosquée de Paris est, à ce jour, toujours silencieux quant aux déclarations du président de l’Iran appelant à la destruction de l’Etat d’Israël. Appel qui sous-entend une nouvelle éradication de six millions d’Israéliens et permet la mesure, par le silence, de la complicité du monde musulman dans sa quasi totalité et l’absence affligeante, dans le combat politique, de musulmans dits modérés.

Une carence préjudiciable à la paix car permettant aux islamistes, mais aussi à leurs simples sympathisants, d'accroître le fossé qui sépare les différentes civilisations. Une déficience qui autorise, pour l’instant, le démenti quant à l’équation Islam « religion d’amour et de paix ».