mardi 15 février 2005

Lettre ouverte au Président du Crif

Le trente novembre dernier je vous écrivais, Mr. Cukierman, une lettre ouverte qui analysait, déjà, le malaise ressenti par une communauté juive abusée par la politique étrangère de son pays, la France. Malaise que vous avez également perçu, puis exposé publiquement -lors du dîner annuel du Crif- devant, entre autres, un parterre de membres du gouvernement français. Allocution qui vous vaut, aujourd’hui, les acclamations et les remerciements de la majorité des Juifs de France, mais aussi les inimitiés des quelques éternels « Juifs de salon » qui s’exprimeront, probablement dans les jours à venir, par divers blâmes dispensés dans leurs ‘’médias préférés’’.

Blâme équivalent, sans doute, à la désapprobation du Ministre de l’éducation nationale, Mr. François Fillon, qui ne comprend pas, lui, « que le président du Crif se livre chaque année à une attaque globale de la politique étrangère de son pays » puisque, dit il, « Ce n'est pas de cette manière que je conçois le fonctionnement de la République » (sic).

Ainsi, à lire entre les lignes, cette condamnation ministérielle vous vaut rappel à l’ordre chiraquien. Vous voilà, Mr. Cukierman, ( et nous à travers vous ) dénoncé publiquement comme un ‘’traître aux intérêts français’’, suite à l’affirmation de votre (notre) désaccord total avec cette politique arbitraire qui met en péril les valeurs universelles de la Patrie des Droits de l’Homme et lèse gravement la démocratie israélienne.

Parce que Juifs, nous voilà presque ‘’bannis’’ pour cause de double allégeance, et considérer comme ‘’quantité négligeable’’ par cette France qui souhaite se passer à nouveau, semble t-il, ( comme en d’autre temps ) de l’avis de ses Français de confession israélite. Il nous serait donc interdit d’avoir un avis négatif et/ou d’exprimer la moindre critique réprobatrice envers l’action politique de ceux qui gèrent la République !!!

République qui, par ailleurs et pour l’exemple, n’a nullement désavoué, et encore moins expulsé cette diplomate étrangère -en poste à Paris- qui, il y a peu, critiqua la décision gouvernementale interdisant la diffusion européenne de la chaîne antisémite Al-Manar, ou encore -sans être exhaustif- reprocha indirectement aux médecins militaires français une complicité passive dans l’empoisonnement israélien de Yasser Arafat ! Toutes attitudes d’une Leila Shahid qui envenime, continuellement et sans retenue, les relations entre les autorités françaises, la communauté juive et Israël, tout en étant honorée à toute occasion de la sympathie d’un Président de la République oublieux de ses devoirs les plus élémentaires !

Dans ma lettre ouverte précédente, je vous demandais alors, Mr. Cukierman, de « signifier aux plus hautes autorités publiques du pays, qu’en tant citoyens à part entière de la République nous ne resterons plus silencieux ou complices des travers de cette POLITIQUE mercantile chiraquienne ». Cela est donc fait !

Aux pressions qui ne manqueront pas dorénavant de s’exercer contre vous et l’organe exécutif du Crif, aux seules fins d’obtenir une rétractation, vous pourrez dorénavant leur opposer la totale solidarité de la majorité des Juifs Français à votre égard, et leurs soutiens indéfectibles quant à la poursuite de cette bataille politique ayant comme objectif principal la défense de certaines valeurs.

A contrario, toute autre démarche de votre part portera atteinte à la défense de nos personnes et de nos biens, et nous mettra -de facto- en porte-à-faux vis à vis de la communauté nationale.

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