lundi 24 janvier 2005

Le politiquement correct écorné

Commémorerons nous bientôt le onze novembre non pas seulement comme le jour anniversaire de l’armistice de 1918 mais, aussi, comme celui où le voile du mensonge, couvrant les évènements factuels du Proche-Orient, commença à s’édulcorer ? Il se pourrait bien, en effet, que le départ de Yasser Arafat soit le prélude à une nécessité d’honnêteté intellectuelle minimum -de la part de ces ‘’bonnes consciences’’ que sont les médias, ONGs et hommes politiques-, faute de pouvoir persévérer ( sans complètement se discréditer ) dans la mystification, la tromperie et/ou la dissimulation de tout ce qui touche au conflit israélo-arabe.

Ainsi, dès le lendemain de l’enterrement du Raïs, une flopée ‘’d’expert’’ dénonçait, alors, l’impossibilité d’organiser une élection présidentielle ‘’palestinienne’’ démocratique « sous OCCUPATION militaire israélienne » puisque les différents candidats ne pourront « circuler librement, organiser des meetings, placarder leur programme,… », ni les électeurs « se déplacer afin de s’inscrire sur les listes électorales ou manifester leurs sympathies personnelles ». N’avait on pas invoqué, pour l’exemple, « l'impuissance du Raïs disparu à organiser une élection » afin de renouveler son mandat présidentiel ?!?!?

De ce fait, telle l’organisation d’élections dans les pays douteux sur le plan démocratique, l’envoi d’observateurs internationaux fut réclamé, voire exigé à la « puissance occupante » afin de circonscrire… tout ‘’abus militaire’’ plutôt que toute fraude électorale. Bref ! L’élection du nouveau président de l’Autorité palestinienne sera sous étroite vigilance afin de garantir, au mieux, la tenue du scrutin « MALGRE L’OCCUPATION ».

Surveillance internationale qui établit malgré elle et sans conteste ( affligeant, ainsi, ces ‘’bonnes consciences’’ ) la considération israélienne pour cette expression démocratique, qui fit de Mahmud Abbas le PREMIER président du monde arabo-musulman élu selon les normes démocratiques. Ce qui autorisa Saeb Arekat d’affirmer sérieusement (sic) qu’« Israël n’était plus la seule démocratie de la région », et permit à tout démocrate de souhaiter la fin rapide de toutes ces autocraties arabes par une invasion militaire salvatrice.

Un autre signe donnant à entrevoir cette récente ‘’honnêteté’’ se trouve dans la narration obligée de l’action politique du nouveau président. N’avait on pas ouï dire -toujours par ces ‘’bonnes consciences’’- que les forces de polices ‘’palestiniennes’’ avaient été détruites par l’armée israélienne et ne pouvaient, en conséquences, remplir leurs missions pacificatrices ? Par ailleurs, nous disaient elles, si Israël n’avait pu stopper le terrorisme, il serait vain d’attendre mieux de la part d’une Autorité palestinienne moribonde !!! Seules, affirmaient elles encore, des concessions israéliennes ( ressemblant étrangement à une capitulation ) réduiraient le chaos et relancerait « la carte routière ». ( re sic ).

Sans le charisme de son prédécesseur, mais avec l’intention réelle ( semble t-il à l’heure actuelle ) de mettre fin à la « guerre d’Oslo » et d’entamer des négociations de paix, Mahmud Abbas -dès son intronisation- a obtenu le déploiement de près de 2.500 policiers sur le front -afin de contrer les tentatives terroristes de prolonger ce conflit- mais aussi un accord de cessez le feu avec les principales composantes « activistes » ‘’palestiniennes’’. Réussite qui lui fut interdit du temps de sa fonction de Premier ministre sous le règne du Raïs défunt, qui illustre ( si besoin était ) la qualité d’OBSTACLE à la paix de ce dernier et endommage sérieusement, par ailleurs, l’idéologie dominante imposée par le politiquement correct.

Ce qui impose à Hubert Védrine -‘’bonne conscience’’ parmi tant d’autres- de modifier, déjà, quelque peu SA ‘’solution’’ de règlement du conflit, en proposant -notamment- « une compensation financière pour les réfugiés » et non plus leurs retours physiques au sein même d’Israël. Proposition qui insinue, sournoisement, l’idée du « péché originel » d’un Etat d’Israël fondé sur une purification ethnique, tout en esquivant le refus absolu arabo-musulman de la spécificité juive de ce pays, véritable pierre d’achoppement de toute résolution pacifique de ce conflit, particulièrement les accords de Camp David II de l’an 2000.

Ainsi, petit à petit les évidences forcent lentement les opinions publiques et le ‘’politiquement correct’’ s’étiole doucement. Sans crier victoire trop tôt, mais certain de cette conclusion finale dans un temps -malheureusement- encore éloigné, l’avancement des négociations démontrera toute l’inimitié portée à l’encontre d’Israël, expliquant -par cela- l’antisémitisme sillonnant la planète sous couvert d’antisionisme.

Il y a certaines ‘’bonnes consciences’’ qui devraient, d’ors et déjà, commencer à se faire du soucis.

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