mardi 11 mai 2004

Je n’irai pas manifester Dimanche

La situation est telle en France, qu’un Bureau National extraordinaire de l’association antiraciste SOS Racisme s’est réuni, en urgence, le 10 mai afin « d’apporter des réponses visant à endiguer la vague d’actes antisémites que la France a connu ces derniers jours » et a décidé l’organisation d’une grande marche le 16 mai qui se conclura par un grand meeting républicain Place de la Bastille à Paris.

Manifestation souhaitant établir avec force que « L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, c’est un fléau que chaque antiraciste sincère doit combattre. L’histoire a montré que la progression de l’antisémitisme a toujours été associée à de terribles régressions politiques, morales et sociales ». C’est donc pour toutes ces raisons, que la communauté juive française, à travers ses institutions, n’a eu de cesse de le dire, de le rappeler, de le rabâcher depuis plus de trois années, jusqu’à contraindre les plus hautes autorités de l’état à admettre ce mal.

Ainsi, si l’on peut reprocher à cette association son absence lors de la manifestation du 07 avril 2002, à l’appel du CRIF, contre ce même fléau, on ne peut que se féliciter de cette nouvelle approche de cette plaie française, mais aussi européenne.

Cependant, je n’irai pas manifester ce dimanche à leurs côtés. Non pas que je sois contre cet engagement, ou rancunier de par leur attitude, mais simplement du fait que le mot d’ordre ne sert pas -en priorité- à dénoncer les causes mais seulement les effets. Car si la mobilisation de la population est bien évidemment importante pour le gain de ce combat, l’arrêt de la diabolisation d’Israël et de sa délégitimation sont des nécessités vitales. Cette carence permettra de la sorte une récupération idéologique de cette manifestation par tous ces partis politiques, associations et/ou médias n’ayant pas une conscience très nette.

Comment pourrai je, en effet, admettre me retrouver au côté d’un élu ou sympathisant du parti de Jacques Chirac qui, certes, lutte aujourd’hui contre l’antisémitisme mais accroît l’israélophobie par sa politique systématiquement pro-arabe et ses condamnations et résolutions onusiennes ?

Que dirai je à cet autre élu ou militant du PS sur le bannissement de l’Eurodéputé sortant François Zimeray, ou sur cette pétition à usage interne des Socialistes pour une paix juste et durable en… ‘’Palestine’’ ?

Ne deviendrai je pas vert de colère à la proximité d’un ‘’écologiste’’ qui condamne bravement le Sionisme, mouvement de libération du peuple juif ?

Qu’aurai je de commun avec ces ‘’activistes’’ du MRAP ou de la LDH ?

Que pourrai je raconter à tous ces journalistes, ayant contribué à la levée des tabous sur l’antisémitisme, faisant choux gras de cette manifestation leur permettant, ainsi, de blanchir leur ligne éditoriale anti-israélienne ?

Et je ne vous parle pas de tous ces manifestants propagandistes pro-‘’palestiniens’’ qui, pour être contre toute forme de racisme, ne font pas -néanmoins- le rapprochement entre leur ‘’nazification’’ d’Israël et les actes antisémites à l’encontre des Juifs de diaspora.

Je ne servirai donc pas de caution morale à tous ceux que je dénonce. Dimanche, ce sera sans moi.

Pourtant victime potentielle de ces actes ignobles.

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