mardi 20 janvier 2004

Un constat , deux mesures.

Il est des circonstances, où se questionner quant à la valeur de la loi et de son respect est fondamental. D’autant plus, lorsque les prérogatives premières d’un gouvernement responsable doit être la quiétude morale et la sécurité physique de ses concitoyens au-delà de toutes considérations politiques et/ou électorales.

L’Assemblée générale onusienne, réunie en tribunal, ayant d’ors et déjà condamné Israël pour la construction de la clôture anti-TERRORISTES -par sa demande biaisée à la Cour de Justice Internationale de la Haye-, est il nécessaire que les autorités israéliennes se prêtent à cette parodie, dont tout à chacun connaît par avance l’épilogue ?

Est il opportun de céder à cette mascarade ‘’juridique’’ -ou aux pressions des « amis » comme à celles de tous ceux qui observent cette clôture comme une conclusion catastrophique à leur « Guerre d’Oslo » et à leur tentative permanente d’éradication d’Israël- et de soumettre l’intérêt sécuritaire du pays (par un changement du tracé) entre des mains peu amènes, ou de reconnaître de facto la ligne d’armistice de 1949 comme frontière sans négociations préalables ?

Est il propice de se prêter à ce simulacre, sachant que la Ligue Arabe est devenu par la bonne volonté de la CJI partie civile ? (Ce qui a au moins le mérite de reconnaître officiellement ( voire juridiquement ?) que le conflit proche oriental est un conflit israélo-monde arabo-musulman et non un conflit territorial).

Il semblerait que les autorités israéliennes s’y refusent.

Le Conseil interministériel de défense nationale envisagent en conséquence de dénier à la CJI, lors de la procédure, toute compétence pour juger de cette question éminemment politique et non pénale, et la commission des lois de la Knesset, quant à elle, se réunira pour débattre des retombées néfastes et prévisibles induites par le procès à charge et la condamnation attendue.

Ainsi, la politisation de la Cour de Justice internationale à des fins idéologiques aura servi -en tout premier lieu- à la dévalorisation, de la loi, tant recherchée par la « nation islamiste ».

Recherche implicitement reconnue par le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, à travers son discours sur « le choc des civilisations» lors de la séance d’ouverture du Forum euro-méditerranée à l’Unesco le 17 janvier.

« Depuis le 11 septembre, nous sommes entrés dans l'âge du terrorisme de masse.(…) le terrorisme sait instrumentaliser les problématiques locales et amalgamer les ressentiments. Il cherche à enclencher une spirale d'agressions et de représailles qui échapperait à tout contrôle. (…) Car ce qui est visé avant tout, c'est l'esprit de respect et de tolérance, la volonté de dialogue, le souci de réforme et de modernisation, où qu'ils se trouvent. (…) ».

Bien que constat de la situation mondiale, cette description -qu’aucun démocrate digne de ce nom ne peut contester- retrace EGALEMENT (n’en déplaise au ministre) et parfaitement la stratégie ainsi que l’objectif de l’Autorité palestinienne et de ses affidés, et éclaire en conséquences l’exigence sécuritaire des Israéliens.

« Face à l'exaltation du sacrifice, l'usage de la force ne constitue pas un rempart. La puissance matérielle bute sur des données immatérielles ; elle ne saurait devenir un outil usuel de règlement des problèmes et doit rester un ultime recours(…) Toute la question aujourd'hui, c'est comment éradiquer un ennemi sans visage sans créer les conditions de sa multiplication, comment trancher la tête de l'hydre sans qu'elle repousse (…)».

Poser les questions, c’est déjà y répondre, dit l’adage.

Réponses que Dominique de Villepin, pourtant fort de son brillant bilan, se garde d’apporter à ce conflit, sauf à préconiser l’éternel dialogue avec une Autorité palestinienne atteinte de surdité à ce propos, et à appeler la communauté internationale à nouveau à « dissiper la conviction qu'il existe, au niveau international, deux poids et deux mesures ».

Ainsi, la démocratie israélienne est réduite une nouvelle fois, sur une estrade internationale, au niveau des dictatures de la région et exhortée à céder à leurs exigences, par la contrainte des pays « amis » si nécessaire.

Réponses, pourtant, qu’Israël tente de mettre en place par l’édification d’une clôture anti-TERRORISTES qui, de fait, séparera les adversaires, apaisera la situation et provoquera les conditions indispensables à une « solution politique, prévoyant la création d'un état indépendant et viable pour répondre aux inspirations légitimes du peuple palestinien ».

Réponses qui ne contentent point cette « nation islamiste » (adepte de la fin de la civilisation occidentale) et donc leur dévoués dhimmis.

Il est une évidence ! Tant que les démocraties n’oseront pas, à l’instar des USA et dans une moindre mesure Israël, écrire les réponses adéquates aux constats établis, cette « nation islamiste » progressera dans ses exigences.

Il est à craindre que nous assisterons encore longtemps à toutes ces sortes de caricatures, qu’elles soient ministérielles ( par des discours emplis de principes dénués de tout réalisme) ou judiciaires ( par les procès en chaîne à l’encontre des seules démocraties).

Une clôture de salubrité mentale est donc nécessaire contre ce double langage. Quitte à subir un autre procès inéquitable à la CIJ de la Haye.

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