dimanche 29 juin 2003

Un Espoir de Paix ?

Sari Nusseibeh, président de l’université palestinienne Al-Quds et ancien délégué de l’OLP à Jérusalem, et Ami Ayalon, ancien général de la marine israélienne à la tête du Shin Beth de 1996 à 2000, ont- par une conférence de presse- présenté le 25 Juin à Tel-aviv une initiative commune prénommée « La Voix du Peuple » visant à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien.

Succinctement, ce plan de paix dévoile qu’il y aura deux états pour deux peuples ; les frontières seront l’objet de négociations sur la base de la ligne verte du 4 Juin 1967, des résolutions des Nations Unies et de l’initiative saoudienne ; que nul « colon » ne demeurera en Palestine ; Jérusalem sera une ville ouverte et capitale des deux états où la liberté religieuse sera garantie à tous et où aucune des deux parties n’exercera de souveraineté sur les lieux saints ; le droit au retour des réfugiés ne s’exercera que dans l’état palestinien ; cet état sera démilitarisé ; la fin du conflit sera signé et aucune revendication se subsistera.

Texte simple et concis. Il n’en demeure pas moins que de graves lacunes, concernant les intérêts israéliens, grèvent l’espoir mis dans cette ébauche de paix.

-Quid des réfugiés juifs des pays arabes ? Nuls dédommagements ou reconnaissances de leurs souffrances passées ne sont prévus.

-Quid des Israéliens habitant la Judée, la Samarie ou Gaza ? Est-ce un territoire Judënrein en devenir, comme le sont devenus tous les pays arabes ?

-Quid d’une compensation pour leur départ ?

-Quid des arabes Israéliens ? Garderont-ils leur nationalité et resteront-ils en place?

-Quid des relations de la Palestine avec les pays excluant tous contacts avec Israël ?

-Quid du futur gouvernement palestinien ? Aura-t-il l'impératif d’être démocratique ?

-Quid des opposants Palestiniens à ce plan de Paix ?

Ces quelques questions posées illustrent, à elles seules, la complexité du conflit et la faible marge de manœuvre quant aux discussions.

Pourtant un espoir réel peut naître de cet essai. Cela dépend exclusivement des deux peuples et non plus de leurs responsables. Les idées présentées ont, dans leur ensemble, l’approbation d’une large majorité du peuple israélien. Un soutien ample et net manifesté de leur part dévoilera aux Palestiniens que la Palestine n’est plus un rêve et que la volonté des Israéliens de paix et de co-existence est bien sincère et réelle. Les dirigeants Israéliens, quels qu’ils soient, auront alors quant à eux mandat d’un objectif plus ou moins délimité à atteindre.

Un soutien identique de la part des Palestiniens révélera aux Israéliens que nulles menaces ne demeurent plus quant à leur existence dans la région. Les dirigeants Palestiniens, quels qu’ils soient, auront ainsi des limites à leurs revendications, et le devoir de combattre concrètement les extrémistes dont le seul but est la haine et l’éradication d’Israël.

Reste à savoir dans quelle mesure les sympathisants Palestiniens pourront apporter librement leur appui à cette initiative, sans craindre de représailles de leurs « frères » car considérés comme « collaborateurs » d’un pays honni. Surmonteront ils cette peur afin d’apporter à cette région la paix qu’il manque.

Le sort de cette nouvelle initiative est entièrement entre leurs mains.

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