dimanche 25 mai 2003

Discours et Actes de la Chiraquie

Le Président de la République Jacques Chirac, lors d’un discours dans les salons élyséens à l’occasion du 60ème anniversaire du C.R.I.F., a réitéré la position française en ce qui concerne le conflit proche oriental. A savoir la légitimité d’Israël : « l' existence d'Israël est un droit qui ne se discute pas. La reconnaissance d'Israël et son droit à la sécurité demeurent la première condition de la paix ».

En second lieu « la reconnaissance du droit des Palestiniens à disposer d'un État souverain. Israël existe. Le temps est venu qu'existe, à côté de lui, un État palestinien »

En l’an 2000, le Premier ministre israélien d’alors Ehud Barak - suite aux négociations de Camp David et sous pression de Bill CLINTON - avait rétrocédé aux Palestiniens la presque totalité des territoires disputés, compensé en terres israéliennes pour les implantations sauvegardées, accepté le partage de Jérusalem entre les deux parties, mais récusé l’exigence d’un droit de retour pour des descendants de réfugiés qui, d’après le droit international onusien, n’ont plus cette qualité mais sont des nationaux de leurs pays de naissance.

Jacques Chirac avait alors, suite au refus israélien, fustigé Ehud Barak pour avoir « répondu par des chars à des pierres » attribué la responsabilité de l’échec du ‘’Traité de PARIS’’ à ce dernier et conseillé Yasser Arafat dans l’intransigeance.

La pierre d’achoppement est donc sans conteste le sort des quatre millions de Palestiniens se trouvant dans les pays d’accueils riverains d’Israël

Lors du discours au C.R.I.F., Le Président Français aspire donc à nouveau à la réalisation du plan ‘’Barak’’ : Deux états pour deux peuples. Mais quid du droit de retour palestinien en Israël, ou plus distinctement sa disparition programmée par l’AP ?

Il est à noter que la diplomatie française ne s’est jamais prononcée sur ce sujet, et que bien que le discours présidentiel rappel le droit d’Israël à l’existence et à sa sécurité, il n’est fait nullement mention de son droit d’être un état juif.

Peut-on en déduire qu’au moment venu de la discussion sur ce différend, et selon les sous-entendus du projet élyséen, les israéliens devront céder et parapher la disparition de leur nation ???

De son côté, le Ministre des Affaires Etrangères Dominique de Villepin - représentant la France au sein d’une l’Europe co-partenaire de la feuille de route - débute une visite de deux jours en Israël, afin d’y rencontrer des responsables Israéliens, Palestiniens, ainsi que Yasser ARAFAT que plus personne ne présente comme homme de Paix.

Comment analyser le non sens de cette visite, qui manœuvre à contre courant de la logique de la feuille de route ? Yasser ARAFAT a initié l’Intifada armée avec son lot d’assassinats de civils innocents, pour contraindre Israël à ratifier l'inconcevable. Lui rendre une visite diplomatique, alors que la feuille de route est acceptée par le gouvernement israélien, c’est cautionner implicitement le droit palestinien d’un retour en Israël même et de rejoindre à coup sûr la case départ avec son lot renouvelé de victimes.

Il est certain que dans la conscience des pays occidentaux, le retour de quatre millions d’êtres à une vie décente est humain et colle aux valeurs des droits de l’homme. La raison israélienne, d’un état juif, parait en conséquence forcément mauvaise, voire raciste. Mais c’est oublier très vite ce que nous ont réservé pendant plus de 2000 années les pays chrétiens, et faire fi de ce que nous préparent les pays musulmans, voire l’éventuelle majorité palestinienne.

Seul un état juif est à même de protéger les différentes diasporas à travers la planète et stabiliser, voire affaiblir, la haine que les différents peuples leur portent. Les pays impatients de paix en cette région doivent contraindre les Palestiniens à renoncer à cette exigence. Toute autre alternative réduira les chances de la feuille de route, et participera au prolongement du conflit.

Est-ce cela que recherche la France chiraquienne ?

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