mardi 17 décembre 2002

Peut on être juif de gauche et pro-israélien ?

Une question frappe, depuis quelques mois, l’esprit de ceux qui sont juifs et s’affichent de gauche et pro-Israéliens.

Peut on vivre à la fois son appartenance à une gauche, solidaire, humaine, libre, et partager la défense d’Israël quel que soit le gouvernement, librement choisi par son peuple, lorsque l’on vit en France, et que l’on constate l’environnement politique et médiatique ?

Les certitudes expliquées, étalées, martelées par les "bonnes consciences" du moment, se targuant de l’étiquette de gauche et imposant une grille de lecture simpliste et nocive, entendent réduire au silence tout individu qui propose un autre décryptage.

Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, France Télévision, Europe 1, France Inter -pour ne citer que ceux-là, prêtent leurs colonnes, écrans et micros à qui veut affirmer combien le combat du peuple israélien est perdu d’avance, sauf à épouser leurs théories.

Ceux qui persistent à ne pas admettre leur vision, sont étiquetés d'office comme d’extrême droite, condamnés et catalogués comme soutiens des "nazis", "colons", et "assassins" israéliens.

Il leur reste un dernier espoir de retrouver le "droit chemin", écouter les coreligionnaires qui se chargent de ramener les brebis égarés.

Eux qui sont si bien installés en France et ont compris le message.

Théo Klein, qui, sur radio Judaïques FM, fustige ceux qui ont osé exprimer des doutes sur son ami de près de 25 ans, Charles Enderlin, qui a fait son alya, son service militaire, alors que les manifestants ne savent que battre le pavé parisien.

Cet ancien président du CRIF, qui salue l’arrivée d’Amram Mitzna d’un Shalom, publié par Le Monde, qui décerne aux futurs électeurs de ce dernier le label de "Camp de la paix", aux dépens de tous les autres.

Cet avocat à la retraite, qui défend Sara Daniel (celle qui "dénonça", dans le Nouvel observateur, la tactique des "militaires violeurs" de Palestiniennes), et qui compare le procès qu'on lui intente à une cabale.

Élisabeth Shemla, qui se pétrifie lors de l’interview d’Hubert Védrine, et qui blanchit l’auteur du "Rêve brisé" de toutes les fautes dont on l’accuse.

Proche-orient.info et sa directrice, qui, par contre, voient dans une manifestation de Juifs, outrés par la parution d’un livre de haine, un échec, parce
"qu'orchestrée et récupérée" par l’extrême-droite juive; qui décident que la tentative de piratage de son site vient obligatoirement de “djihadistes d’extrême droite juive“, entre autres, comme E. Schemla l’a affirmé sur radio Shalom.

Robert Assaraf, président de cette même radio, qui ferme le micro tendu lors des forums, dès qu’une opinion s’oppose à la sienne, (de bonne gauche, bien sûr), et qui approuve sans réserve l’hebdo Marianne (dont il est actionnaire), de glisser dans le "politiquement correct".

Sans omettre les billets, les monologues, les lettres, les pétitions, les publications, de ceux qui affirment être dans le vrai, ni ignorer ces autres Juifs qui ont leur judaïsme et Israël en horreur, et sont à la recherche de toutes les reconnaissances de la part des "détenteurs" de la vérité officielle, en échange de leurs blâmes.

Être Juif de gauche et pro-Israélien n’est donc pas, aujourd’hui en France, une sinécure.

Mais la seule question qui vaille d'être posée, est de savoir si être pro-Israélien prime le reste .

Si c’est le cas, alors, il est permis de penser que l’on peut être de gauche, et dénoncer tous ces travers, sans pour autant avoir rejoint les extrémistes de tous bords.

La réhabilitation des idées de la "gauche honnête" et de ses valeurs, viendra ultérieurement.

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